Samuel Dutacq

Retour de voyage

Nous sommes le 16 juillet. Le ciel est gris. Cette nuit, le vent a fait claquer les volets et grincer la maison. Des nuages pesants et gris déversent par intermittence un crachin compromettant toute tentative de repas en terrasse.
Nous sommes le 16 juillet. Le ciel est gris. Cette nuit, le vent a fait claquer les volets et grincer la maison. 

Des nuages pesants déversent par intermittence un crachin compromettant toute tentative de repas en terrasse. Quelques pas offrent une vue imprenable sur la manche dont le bleu se pare de reflets métalliques. Depuis les falaises de craie, de jeunes goélands s’élancent sous les encouragements de leurs congénères. Des hirondelles ont élu domicile dans un bunker. Les faucons crécerelles se maintiennent, malgré la brise, dans une inébranlable fixité, comme accrochés à la terre par des fils invisibles. Parfois, les nuages s’écartent pour laisser apparaître une miette de ciel bleu. Nous sommes le 16 juillet sur la côte d’Albâtre, en Normandie.

Étretat, La Manneporte, depuis la falaise de la Courtine

Entre deux éclaircies, je savoure le temps offert par une grisaille qu’octobre nous envoie — j’exagère à peine — pour revenir sur les derniers mois de mon existence. Ce n’est pas le type d’activité qui se pratique en plein soleil ! 

Début avril, j’ai entamé un long voyage, abandonnant travail et appartement, en quête de grands espaces.

Ce n’était pas tout à fait Into The Wild ni le genre de road movie existentiel où une tripotée d’anti-héros embarquent dans une vieille carlingue tombant constamment en panne…

…ça n’avait rien non plus d’une aventure survivaliste. Pas de tente, ni de van aménagé, ni même de vélo, seulement une vaillante petite voiture et l’envie de découvrir d’autres régions en prenant le temps d’observer la nature.

Rencontres animales

Rencontre de chevreuils sur un chemin du Périgord noir, avril 2023

Je souhaitais renouer avec la photographie macro en profitant du printemps pour rencontrer d’autres espèces. En matière de photo, je ne fais pas de discrimination : je prends ce que je rencontre, du papillon le plus coloré à la mouche la plus insignifiante. Toutes les espèces d’insectes ont leur intérêt et leurs particularités.

Je peux passer de longues minutes l’œil rivé sur une bête aussi grosse qu’un grain de poussière… ce qui réduit grandement mon rythme de marche !

J’ai fait de belles rencontres : une scolopendre, trouvée sous un caillou, au cirque de Navacelles, dans le sud des Cévennes ; des longicornes de toutes les tailles et de toutes les formes ; une belle diversité de punaises parfois très colorées ; des papillons, dont le magnifique flambé, absent au nord de la France alors qu’il est très fréquent dans le sud ; l’ascalaphe soufré, un insecte ressemblant à une libellule, mais doté de grandes antennes en massues, qui est lui aussi méridional. 

Ascalaphe soufré, Ardèche, mai 2023
Appréciez cet air de vieux sage imperturbable, cette expression de patience inébranlable, et l’espèce de moue blasée qui se dégage de ses gros yeux entourés de poils hirsutes.

Dessin et écriture

Avez-vous déjà observé une mouche ou un charançon de très près ?

Je me suis plu à dessiner les petites bêtes et les paysages que je découvrais, le plus souvent d’après photo, mais parfois, aussi, en me basant sur mon souvenir. Les insectes, avec leurs diversité de formes, de couleurs, de textures, de postures et de comportements sont une source inépuisable d’inspiration.

Mont Mézenc, Ardèche

L’écriture n’a pas cessé de m’accompagner. J’ai participé à deux concours de nouvelles. Ma contribution au premier de ces concours n’a pas été retenue, mais je compte bien vous la partager dans un prochain article ! J’attends toujours des nouvelles du deuxième, mais il me faudra patienter encore deux mois.

Et maintenant ?

Voyager ne m’a pas guéri de cette drôle de manie, de cette folie qu’est l’écriture. 

J’ai repris Chroniques du Château, ce roman farfelu, commencé fin 2020, qui m’amène régulièrement à me questionner sur ma santé mentale… Mais je ne m’en plains pas, ça fait littéraire, quoique un peu désuet… les poètes maudits sont passés de mode, paraît-il.

En plus de l’écriture, je me plais à développer l’univers graphique de ce récit par des dessins réalisés au stylo à encre de Chine. Les falaises de la côte d’Albâtre constituent une source d’inspiration importante pour me figurer le gigantisme du Château et sa verticalité. 

Ces prochaines semaines, vous découvrirez sur mon site les premiers dessins issus de cet univers ainsi qu’une toute nouvelle page de présentation. Alors, à bientôt pour de nouvelles créations !

Merci pour votre lecture !
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