Samuel Dutacq

Bricolages sonores

Je n'ai jamais joué d'un instrument de musique, mais j'ai toujours eu des musiques dans la tête. Depuis deux ans, j'explore des manières de créer des fictions audio croisant littérature et musique électronique.

Créer un univers par la lecture

J’ai toujours aimé lire mes textes à voix haute. Dès que je trouvais un public réceptif, je ne pouvais m’empêcher de partager ce que j’écrivais. Au cours du master Création Littéraire de Toulouse, que j’ai suivi entre 2017 et 2019, j’ai eu l’occasion de perfectionner ma pratique lors d’ateliers de lecture à voix haute. 

J’ai appris qu’il était possible de créer un véritable univers rien qu’avec sa voix, ou bien en associant les mots et la musique.

Quand nous avons créé, avec des étudiants du master, le Collectif Kalamar, nous avions déjà, pour la plupart, l’envie de passer du texte écrit à l’oral. Certains de mes camarades ont, depuis longtemps, des connaissances musicales. En ce qui me concernait, je n’avais jamais joué d’un instrument de musique mais j’ai toujours eu des musiques dans la tête. Il m’est souvent arrivé d’imaginer les bandes-son des histoires que je créais. 

Le déclic s’est produit au cours de l’été 2020. J’ignorais tout du potentiel des logiciels de création sonore tels que Logic, Abelton Live, Cubase, Reaper… Je souhaitais créer des fictions audio, mais je ne savais pas encore sous quelle forme ni par quels moyens.

 
“Un nouveau genre de fenêtres”

En observant la manière dont compose mon ami et rappeur Riz’Ohm, j’ai réalisé que tout cela n’était pas aussi inaccessible que je le pensais. Je me suis essayé à la création musicale sur GarageBand, un logiciel gratuit suffisamment complet pour débuter. Les logiciels de ce genre rendent un peu plus accessible la production et la composition à des personnes n’ayant aucune formation musicale. 

Comme un enfant de cinq an à qui on offre un piano, j’ai tapé des notes au hasard… cela sonnait plus ou moins bien. 

J’ai persévéré, jusqu’à obtenir des accords et des mélodies que j’ai essayés avec divers synthétiseurs virtuels. Je n’ai pas prévu de devenir un grand compositeur, ni tout à fait un compositeur. Ce qui m’importe le plus, c’est de créer un univers sonore sur lequel je puisse poser ma voix.

Mon premier texte audio élaboré, une adaptation de ma nouvelle “Un nouveau genre de fenêtres”, je l’ai composé pour l’anniversaire du Collectif Kalamar, en octobre 2020. Pour cette première adaptation, j’ai commencé par m’enregistrer. 

L’intonation et le timbre de ma voix m’on inspiré quelques longues notes graves et dissonantes qui ont formé, peu à peu, un paysage sonore. 

En recherchant parmi les préréglages de mon logiciel, j’ai trouvé quelques sons aux sonorités complexes et inquiétantes que je pouvais, ensuite, moduler en modifiant de nombreux paramètres aux noms compliqués : “LFO”, “ADSR”, “MSEG”, “filter”, etc. 

 
“Labaville”

J’ai travaillé d’une manière un peu plus poussée sur l’adaptation de “Labaville“. Pour traduire au mieux l’univers du texte, je ne trouvais pas de sons correspondant à ce que je souhaitais créer. Je suis parti des préréglages qui s’en approchaient le plus et les ai modifiés pour les rendre plus doux et progressifs. Puis une succession de notes a surgi, faisant naître une atmosphère ambigüe et onirique. 

L’ambiance de “Labaville” est basée en partie sur des samples de vent, de pluie et d’orage. 

Les enregistrements de sons de la nature sont déjà intéressants, en soi. Mais en les déformant, en les étirant, en les inversant, en utilisant des effets de filtres, de réverbération, de distorsion, on peut en faire quelque chose de surprenant. Dans ce texte audio, je fais un usage important de la réverbération. Le résultat me plaît, mais je ne peux m’empêcher de trouver ça un peu cliché. “Labaville” se déroule dans un univers onirique, et…

…la réverb, ça fait onirique, non ?

En apprenant plus de choses sur la musique électronique, je me suis immergé dans un monde fascinant et vaste où il est facile de se perdre. J’avais tant de choses à apprendre que cela me donnait le vertige. Aujourd’hui, je sais à peu près comment fonctionne un synthétiseur virtuel, même s’il m’arrive encore de tâtonner pendant des heures sans parvenir à trouver le son qui me convient.

 

Une histoire de méduses
Lundi prochain sort le second podcast de la série Médusarium. Pour celui-ci, j’ai essayé quelque chose de légèrement différent. Sans mettre de côté la dimension atmosphérique, je me suis attaché à composer une mélodie à l’aide d’un arpégiateur. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, c’est un outil qui permet de générer automatiquement des arpèges à partir d’une sélection de notes. 
Et en attendant, voici un aperçu du visuel de ce prochain podcast. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à vous abonner sur la page de Médusarium !

Merci pour votre lecture !
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