Samuel Dutacq

SeaXperience

(Illustration de couverture : TYLA) La première fois que j’ai croisé un humain-poisson, c’était à la terrasse du Sans Nom. Petit, et tassé, il avait une tête de rascasse : longues épines à la place de cheveux, excroissances cutanées en guise de sourcils, écailles variant du jaune pâle au rougeâtre. Il me fixait avec des yeux globuleux et tordait constamment la bouche en une moue de dégoût propre à de nombreuses espèces marines.
Illustration de couverture : TYLA

La première fois que j’ai croisé un humain-poisson, c’était à la terrasse du Sans Nom. Petit, et tassé, il avait une tête de rascasse : longues épines à la place de cheveux, excroissances cutanées en guise de sourcils, écailles variant du jaune pâle au rougeâtre. Il me fixait avec des yeux globuleux et tordait constamment la bouche en une moue de dégoût propre à de nombreuses espèces marines. La seule expression que semblait permettre son étrange physionomie était un air d’étonnement bêta qui tranchait avec le sérieux de son costume cravate deux pièces gris.
D’une voix autoritaire, il m’a commandé un diabolo menthe « avec une paille. » Je l’ai servi sans me poser de questions.

Il a saisi le verre d’une main palmée et poisseuse, à mi-chemin entre la griffe et la nageoire. Il buvait avec une certaine aisance.

Pas un seul instant je ne lui ai demandé d’où il venait. Je n’aime pas poser des questions indiscrètes, par crainte de mettre mal à l’aise.

J’avais ma petite idée là-dessus. Sans doute un tournage avait lieu quelque part en ville et cet acteur avait décidé de se désaltérer loin des autres. Parfois, cela aide à la concentration de prendre ses distances. Je me rappelle avoir rencontré, ainsi, quelques zombies au maquillage plus vrai que nature ; une vision à vous faire perdre l’appétit. Entre les zombies et les hommes-poissons, il n’y a qu’un pas…

Mais les costumiers avaient poussé le vice jusqu’à inclure une puissante odeur de marée. Peut être qu’elle l’aidait à faire corps avec l’élément marin, pour interpréter plus sincèrement son rôle ; ou bien le costume intégrait de véritables carcasses récupérées sur les étals des criées, assemblées minutieusement à l’aide de coutures dissimulées. Je me réjouissais que ce genre d’effets spéciaux à l’ancienne se pratiquent encore, alors que les artifices numériques sont devenus la norme.

Lorsque j’ai évoqué le sujet avec Marlène, ma patronne, elle m’a répondu qu’elle pensait à un scientifique ayant « fabriqué une potion ou un truc chimique permettant une transformation partielle en poisson. » Elle n’avait pas l’air plus étonnée que cela.

— De nos jours, on voit de ces trucs… Avec les avancées de la science, on peut s’attendre à tout. 

Elle avait peut-être raison, mais je m’accrochais à ma version, que je trouvais plus rassurante.

Pendant ma pause de l’après-midi, je me suis rendue au port et n’y ai vu aucune trace d’un tournage. Pour le temps qui me restait, j’ai sillonné le centre-ville, sans plus de succès. Je n’ai pas recroisé l’homme-rascasse ni aucun spécimen semblable. Si ce n’était pas un acteur de film ou de série télé, ce devait être un cas isolé, un original, ou bien il participait à un canular…

 

— Je te le dis, on ne peut pas faire confiance aux scientifiques, tu leur donnes du savon et ils te fabriquent des bombes, alors imagine ce qu’ils peuvent faire avec un peu de moyens ! Tiens, l’addition de la 12.

Je n’arrivais pas à me concentrer, ce soir là. J’avais peur de me retrouver nez à nez avec un homme poisson… Sur quoi est-ce que j’allais tomber après cette rascasse ? Une murène ? Une baudroie ?

— Non pour moi c’était le cabillaud.

— Pardon, madame.

Les clients me regardaient bizarrement, mais je crois qu’ils me renvoyaient simplement la façon dont je les dévisageais, guettant, dans leurs traits, le moindre signe d’appartenance à une espèce marine.

— Tu es fatiguée, toi.

Comme c’était une soirée calme, Marlène m’avait permis de terminer un peu plus tôt.

— Repose-toi bien, et ne pense pas trop aux poissons, surtout. Demain, 11h. 

J’ai passé la nuit à délirer. J’aurais pu me dire que cette rencontre n’avait aucune importance, mais à l’instant où je fermais l’œil, je revoyais cette face de rascasse avec sa grosse bouche à l’envers et ses mains-nageoires, puis d’autres s’ajoutaient, piochées au hasard dans tous les aquariums que j’avais visités, tous les documentaires visionnés. C’était horrible et fascinant à la fois.

 

***

 

Le service de midi a commencé sans encombres. Une fois tous les plats envoyés et tous les menus distribués, j’en ai profité pour aller aux toilettes. Quand je suis sortie, Marlène m’a aussitôt tendu une carte du resto.

— Pour la 23.

Je l’ai regardée de travers. Elle a ajouté en grimaçant :

— S’il te plait.

La 23, c’est la première table à gauche de la terrasse. En approchant de la sortie, j’ai commencé à sentir une odeur de poisson pourri étrangement familière. Je me suis arrêté un instant pour réprimer une angoisse qui me prenait. « Calme-toi, calme-toi, ce n’est pas ça. C’est un client tout à fait normal. » J’ai pensé à des choses douces et réconfortantes et mes tremblements ont cessé.

J’ai passé la porte et tourné la tête vers la table 23. C’était une petite dame âgée tout à fait inoffensive. Un grand sourire s’est dessiné sur son visage quand je lui ai tendu le menu. J’étais à ce point rassurée que je ne pouvais me retenir de sourire, ce qu’elle avait dû prendre pour la plus extrême gentillesse.

Je ne suis pas particulièrement aimable, je suis franche. Marlène me le reproche beaucoup. Je déteste cette espèce de façade béate et hypocrite qu’ont la plupart des serveurs. Garder le sourire quand on vous parle mal, qu’on ne vous dit pas bonjour, c’est un peu comme se soumettre à la volonté du client.

Cette petite vieille avait visiblement quelque chose à me demander. Je me suis penchée vers elle, car elle ne semblait pas disposée à parler fort.

— Il y a un drôle de personnage, là, qui ne sent pas très bon (elle pointait le doigt derrière moi) Vous pourriez lui dire d’aller s’installer peu plus loin, la terrasse est presque vide.

 

Il était là, à me toiser. Les coudes posés sur la table, il faisait le geste d’enserrer une balle entre ses mains pour la contraindre à sa volonté. Comment faire abstraction de cette face démesurée et poisseuse, de cette improbable transposition d’une physionomie aquatique à un être humain ? C’était bien l’homme-rascasse de la veille. Il portait, cette fois, un bermuda et une chemise blanche déboutonnée, laissant paraître son torse bedonnant couvert d’écailles rougeâtres.
Quand je lui ai tendu le menu, j’ai frémi en entendant le splotch visqueux des sécrétions qui suppuraient de ses doigts, il m’a dit :

— Nous sommes deux.

J’ai failli perdre mes moyens une fois de plus. Mes membres tremblaient et le souffle me manquait. Quelque chose dans la rue a attiré son attention. Sa moue s’est transformée en un sourire dévoilant de nombreuses petites dents pointues.

— Ah, te voilà !
Annoncée par un parfum de plateau de fruits de mer ayant passé trop de temps au soleil, est apparue une femme-murène au corps filiforme enserré dans une robe noire échancrée laissant paraître sa poitrine écailleuse, ses jambes nageoires et l’imposante crête qui descendait jusqu’au bas de son dos. Son déhanché, digne d’un défilé de haute couture, ne permettait pas d’oublier les traces baveuses que ses palmes laissaient sur le bitume.

Elle s’est approchée de l’homme-rascasse, l’a embrassé quatre fois sur les joues, produisant un clapotement glaireux. Elle lui a dit :

— Tu as bonne mine ! Ça me fait plaisir de te revoir. Il fait un peu sec, ici.

— Ne t’en fais pas, on s’y habitue. Tu es radieuse, toi aussi.

— Oh arrête !

Elle a sorti de son sac à main un paquet de cigarettes et un briquet tempête. En quelques gestes d’une redoutable efficacité, elle s’est allumé une blonde. À chaque bouffée, elle recrachait des nuages de fumée par sa grande bouche et ses minuscules narines, en laissant pendre nonchalamment son bras sur l’accoudoir, avec l’assurance d’une fumeuse expérimentée.

Je ne voulais pas assister plus longtemps à la scène alors je me suis empressée d’aller chercher couvert et serviettes, que j’ai disposés sur la table à la va-vite. La petite vieille me faisait des signes, l’air de dire : « Vous avez l’intention de vous occuper de moi oui ou non ? » Elle avait perdu toute sympathie. Mais je redoutais d’interagir avec le couple. Bien entendu, Marlène n’allait pas s’en occuper à ma place.

— Je préfère rester au bar, tu sais, ma tendinite. Et puis, tu sais y faire, toi.
Je ne savais pas y faire, non. Mais qui eût été préparé à ce genre de situation ?

À la fin du service, la petite vieille avait disparu sans que je m’en rende compte, et le couple amphibien m’avait laissé un pourboire généreux, un billet de 10, froissé et poisseux. Pour me remonter le moral, je l’ai caché discrètement dans la caisse. Il n’y avait pas de raison que je sois la seule à supporter les poissons humanoïdes et leurs sécrétions !

 

Ainsi, il n’y en avait pas un, mais deux, et peut-être d’autres, encore ! J’étais de plus en plus convaincue par cette histoire de scientifiques. En retournant la question dans mon cerveau, je repensais à Frankenstein, et à la fiancée. L’homme-rascasse devait se sentir seul, il fallait lui inventer une femme, et pourquoi pas une femme-murène ! Cet après-midi-là, mes pas m’ont conduite au jardin des plantes. D’ordinaire, la compagnie des arbres m’aide à remettre mes idées en ordre, mais cette fois-ci, rien ne semblait de taille face aux multiples interrogations. Comment faisaient-ils pour respirer, eux dont l’anatomie s’était adaptée à la vie aquatique ? Avaient-ils conservé une paire de poumons ?

J’étais à ce point absorbée que je suis sortie du parc, sans m’en rendre compte. Une voiture imposante, noire, aux vitres teintées, a manqué de me renverser. Surprise par le choc, j’ai frappé du poing sur le capot. Aussitôt, la portière s’est ouverte sur un homme lamproie, imposant et furieux. Toute sa tête se résumait en une énorme bouche-ventouse hérissée de nombreuses rangées de dents. Sa voix, méprisante, résonnait comme dans un mégaphone :

— Ça va pas la tête ? Vous savez combien m’a coûté cette voiture, hein ? J’ai bossé dur, moi, pour me la payer, alors je ne vais pas me laisser emmerder par une gamine qui ne regarde pas où elle marche ! C’est pas vrai, ça ! Non, mais c’est pas croyable ! Vous avez vu ce qu’elle a fait ? Non, mais vous avez vu ce qu’elle a fait ? Je bosse, moi ! Pas que ça à faire. Comme si on n’avait pas assez des cyclistes !
Je cherchais quelque soutien du regard, mais les rares passants se détournaient. Qui aurait voulu se confronter à un homme lamproie ? J’aurais préféré lui tenir tête, mais sa face monstrueuse a eu raison de moi. Avant de perdre connaissance, je me souviens m’être demandée comment une voix aussi intelligible pouvait sortir d’une telle absence de mâchoires…

 

Je me suis réveillée sur un banc, à l’entrée du jardin des plantes. L’homme lamproie était reparti avec sa voiture de luxe.

— Ça va madame ?

Un punk cinquantenaire m’a tendu une bouteille d’eau. J’ai bu une gorgée, ça m’a aidé à remettre mes idées en ordre. Il s’est assis à côté de moi pour me parler.

— Tu sais, ça me fait bizarre, à moi aussi, ces gens aquatiques qui se mettent à sortir de l’eau, comme ça, subitement sans que personne ne sache pourquoi.

Comme je ne répondais pas, il a continué à faire la conversation, racontant toutes ses rencontres avec des « gens aquatiques. » Depuis quelque jours, il en avait croisé une vingtaine, et ils étaient de plus en plus nombreux. Bastien, c’était son prénom, ne se demandait pas d’où ils venaient ni ce qu’ils faisaient ici…

— Ce qui me questionne, c’est pourquoi ces gens sortent de l’eau. Je veux dire, le poisson, les algues, les méduses, tout ce qui vient de l’océan ont dû être pêchés par quelqu’un ou rejetés par la mer. Ils n’ont pas décidé, du jour au lendemain, de se faire pousser des jambes pour marcher sur terre. Bien sûr, il y a les pingouins, qui vivent à moitié dans l’eau, les amphibiens, mais les poissons… Ou bien ça remonte au carbonifère… Il y a une autre théorie, mais je ne peux pas la vérifier. Tu vois, ça fait longtemps que l’humain rêve de se métamorphoser en créature marine ou en oiseau, et tu sais pourquoi ? Parce qu’on n’est jamais contents, jamais satisfaits de ce qu’on a. Alors, ça ne m’étonnerait pas, aujourd’hui, que quelqu’un ait mis au point un moyen de se transformer pour devenir à la fois terrestre et aquatique. Allez, je ne t’ennuie pas plus. Prends soin de toi.

 

J’avais besoin de me vider la tête. Le soir, j’ai rejoint Cécile au Tétrapode, un de ces repaires à trentenaires friqués où on sert les meilleurs cocktails du coin, pour peu qu’on puisse se les payer. Cécile travaille à l’office du tourisme.

— Des hommes-poissons ? J’en ai vu des tas ! Ça a commencé il y a cinq jours. Il y en a de plus en plus. Rien à dire de spécial sur eux…

Elle s’est interrompue pour souffler la fumée parfum bonbon de sa vapoteuse. Sur le moment, j’ai pensé à ce que cela donnerait si on inventait un parfum vase ou algues en décomposition… Cécile a poursuivi :

— Ils demandent la même chose que les autres : le meilleur resto du coin, la météo, le casino, le golf, les balades en avion… à part l’aquarium, qui n’a pas trop l’air de les intéresser.

Elle riait. C’était bien la seule qui avait envie de rire. Un gars que je ne connaissais pas venait de s’incruster. Les histoires de branchies et de nageoires, ça avait l’air de le captiver.

— Moi je vous dis, ces gens-là, c’est des riches. Des riches qui ne savaient plus quoi faire de leur vie et à qui on a proposé de se changer en baudroie, en hareng, en sole meunière. Vous buvez quoi ?

Il n’avait pas l’air plus sympa que ça et empestait un franc mélange de whisky, de tabac et de vieille sueur ; de quoi apprécier un homme rascasse. Mais sa théorie n’était pas tout à fait absurde, et concordait avec ce que m’avait dit le gars du jardin des plantes. Cécile n’était pas de cet avis :

— Tu déconnes, mec. D’une, t’as entendu parler, toi, d’un chirurgien qui change les gens en baudruche ou en hareng ? Et de deux… qu’est-ce que ça peut te faire ce qu’on boit ? Oh, et puis casse-toi !

J’appréciais bien sa façon d’interrompre la conversation avec les gens qu’elle n’aimait pas. Restait qu’elle n’en savait pas plus que lui ni moi sur leur origine.

Étant donné qu’ils étaient de plus en plus nombreux, il était temps qu’on le sache, au cas où, parce qu’on ignorait de quoi ils étaient réellement capables. Peut-être que la mairie allait faire un communiqué officiel à ce sujet ? Et si d’autres villes étaient touchées ?

 

***

 

Dans les jours qui ont suivi, aucune lumière n’a été apportée sur cette histoire. Les gens-poissons, eux, étaient de plus en plus nombreux. On cessait peu à peu de s’en étonner. À la télévision, dans les journaux, rien. Aucune info choc et pas la moindre révélation. De temps en temps, il en apparaissait un sur une photo, ou bien il était fait mention d’un de ces gens dans un article n’ayant aucun véritable rapport avec eux.

Sans avoir eu à manifester ou à lutter pour faire valoir leurs droits, ils étaient bien mieux acceptés que toutes les minorités du pays. Quelques jours seulement après leur apparition, leur existence allait de soi, et leur odeur n’était visiblement plus signe de désagrément pour les autres ; ou bien tout le monde se taisait. On supportait leur présence, comme s’ils étaient là depuis toujours. On encaissait leurs réflexions, leur mauvaise humeur, leur regard méprisant. Les véritables murènes, lamproies ou rascasses, terrées dans leurs aquariums, voyaient leur image se ternir au profit des usurpateurs.
Bientôt, on en retrouva dans tous les lieux un peu huppés : les restaurants chics, les carrés VIP, les plateaux télé, les ministères, les sièges de grandes entreprises et les stations orbitales nouvellement crées. Suffisamment préoccupée par mes propres affaires, j’ai cessé de m’intéresser à eux, au point de ne plus m’étonner quand je croisais un homme-baudroie ou une femme-cœlacanthe.

 

***

 

Quelques mois après leur apparition, je me suis promenée dans le Salon du livre de la ville. Ils étaient quelques-uns à tenir leur stand. L’un a attiré mon attention en particulier. C’était un flétan quelque peu flétri arborant l’asymétrie propre à son espèce : le côté gauche, couvert d’écailles brunâtres, abritait les deux yeux disposés verticalement ; une grande bouche remontait vers le côté droit, dépigmenté, et semblait figée dans une expression de dégoût.

Sur le stand étaient étalés une trentaine d’exemplaires de son livre au nom évocateur : « Six mois sous l’eau » sous-titré : « De l’urgence de défendre nos mers. » Benjamin Flétan Arnaud, ainsi se nommait-il. Ce nom me disait quelque chose, et ce masque de poisson ne suffisait pas à dissimuler son identité. Benjamin Arnaud, l’ancien ministre de la Mer, celui qui avait fait voter la suppression des quotas de pêche pour la plupart des espèces, qui avait relancé l’exploitation en dépit de tout principe de précaution, ce même Benjamin Arnaud se trouvait devant moi, sous l’apparence d’un flétan. Il était revenu pour « défendre la mer contre ceux qui la détruisent » ?

À quinze heures se tenait une conférence sur le thème de « la vie marine. » Bien entendu, l’ex-ministre était de la partie. Il y avait aussi le représentant d’une startup, SeaXperience, l’un des principaux sponsors du festival. Il était dépourvu d’écailles, de branchies et de nageoires, un homme d’affaire dont la moindre surface de peau insufflait la confiance et le sérieux.

Il a parlé le premier. Inspiré, exalté, il a présenté son entreprise en quelques mots :

— N’avez-vous jamais rêvé de vous transformer en poisson ? Nager en toute liberté, faire de l’eau votre élément, communiquer avec les dauphins, les baleines, les pieuvres, toutes ces merveilleuses créatures que l’on a cru bon enfermer dans des aquariums ! Avec SeaXperience, ce rêve devient réalité. SeaXperience, c’est quoi ? C’est un bras tendu vers le monde animal, vers la vie aquatique. C’est l’opportunité de tisser des liens avec des espèces que nous ne comprenions pas jusque là, de nous rapprocher, plus que jamais de la vie sauvage !

 

Je ne pouvais en entendre plus. Tout faisait sens, désormais. Marlène avait raison avec son histoire de scientifiques, et cela coïncidait parfaitement avec ce que racontaient Bastien et le gars du jardin des plantes. SeaXperience proposait aux riches, qui ne savaient plus quoi faire de leur temps et de leur argent, de se changer en poissons pour s’en aller explorer les profondeurs marines. Mais il sont tous revenus sur terre, les uns après les autres. La mer n’avait peut-être pas suffisamment d’attrait pour eux. Peut-être étaient-ils tout simplement blasés, à court de nouvelles expériences à tenter ?

Comment auraient-ils pu apprécier la vie aquatique dans une mer dévastée par la sur-pêche ? Faute de trouver quelque chose à se mettre sous la dent, il ne leur restait plus qu’à remonter à la surface, reprendre leur vie d’avant. Une fois encore, c’était à nous de nous adapter. Nous adapter à leur mépris, leur odeur, leurs exigences.

Je n’ai jamais eu les moyens de me payer des séances de plongée alors que j’en rêvais depuis toute petite. Aujourd’hui, j’ai suffisamment économisé pour me le permettre, mais, en peu de temps, l’océan est devenu un désert. Il ne reste que les méduses pour se consoler. La moindre des choses serait qu’ils repartent à la mer, tous autant qu’ils sont, et qu’ils n’en sortent plus !

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